You are currently viewing Accouchement naturel : tout savoir sur l’accouchement physiologique

Un accouchement n’est pas toujours un acte médicalisé. Sous certaines conditions, les futures mamans peuvent faire le choix de l’accouchement naturel, aussi appelé accouchement physiologique. Mais qu’est ce que c’est, concrètement ?

Qu’est ce qu’un accouchement naturel ?

Un accouchement dit naturel, ou physiologique, est un accouchement qui se déroule avec le moins d’intervention médicale ou médicamenteuse possible, tout en étant sous la surveillance de l’équipe médicale et paramédicale qui se tient prête à intervenir sur votre demande ou en cas de besoin. Certains actes sont cependant obligatoires, il est donc impossible de déroger au monitoring afin de surveiller le cœur de votre bébé et sa tolérance aux contractions. Toutefois, vous pouvez demander une surveillance en monitoring ambulatoire et par intermittence, pour rester libre de vos mouvements. Lors d’un accouchement naturel, les futures mamans veulent également éviter la péridurale, l’épisiotomie, la rupture artificielle de la poche des eaux, le sondage vésical et avoir recours au moins de touchers vaginaux possible.
L’accouchement physiologique respecte le processus naturel du corps. On le laisse avancer à son rythme pour franchir toutes les étapes nécessaires à l’accouchement. Le corps sait ce qu’il a à faire, il est le guide. La future mère l’accompagne dans les 3 phases de l’accouchement.

La phase de travail

Cette phase de travail est la plus longue. Elle dure toute la durée de l’effacement et de la dilatation du col de l’utérus, jusqu’à atteindre une ouverture de 10 centimètres. Celle-ci permettra ensuite le passage du bébé. Pour arriver à dilatation complète du col, le corps passe également par 3 phases :

La phase de latence

C’est durant la phase de latence que le col de l’utérus commence à se modifier jusqu’à atteindre 3 centimètres. Les contractions qui ont lieu pendant cette phase ressemblent généralement à des douleurs menstruelles. La douleur étant propre à chacune, certaines futures mamans peuvent ne pas s’apercevoir qu’elles sont entrées en travail. Pendant 30 à 60 secondes, le ventre se durcit progressivement, puis se relâche au bout de quelques secondes. Ces contractions ont lieu toutes les 20 minutes au début, jusqu’à se rapprocher et apparaitre toutes les 5 minutes. Cette phase peut durer jusqu’à 20h, mais chaque accouchement étant unique, elle peut durer plus ou moins longtemps. Lorsque les contractions ont lieu toutes les 5 minutes, s’intensifient et s’allongent, vous pouvez commencer à vous rapprocher de votre maternité. En effet, cela signifie que vous passez dans ce qu’on appelle la phase active.

Restez chez vous en début de travail si vous le pouvez

Lorsque l’on souhaite accoucher naturellement, il vaut mieux rester chez soi le plus longtemps possible. Vous serez ainsi plus en confiance et détendue, ce qui favorise la sécrétion des hormones de l’accouchement : l’ocytocine et l’endorphine. Ces hormones facilitent l’avancée du travail, à l’inverse de l’adrénaline, l’hormone du stress. Lorsque celle-ci est produite en trop grande quantité durant cette phase, elle inhibe la production d’ocytocine, donc l’efficacité des contractions sur l’ouverture du col. Être dans un environnement familier vous aidera à lâcher prise et à accompagner votre corps efficacement jusqu’à la phase active. En revanche, si rester chez vous est un facteur de stress, ou que vous ne supportez plus la douleur des contractions, n’attendez pas. Vous êtes la seule personne à savoir ce que vous ressentez. Écoutez votre corps et faîtes vous confiance, vous prendrez toujours la bonne décision.

Il est possible que votre poche des eaux se rompe. Dans ce cas, rendez-vous à votre maternité sans trop attendre afin d’éviter toute infection.

La phase active

La phase active commence lorsque les contractions ont lieu toutes les 5 minutes, s’intensifient et s’allongent. C’est durant cette phase que nous vous conseillons de vous rendre à la maternité où vous souhaitez accoucher naturellement.

Durant la phase active, votre col s’efface et passe de 3 centimètres à 8 centimètres. Les contractions sont de plus en plus douloureuses et régulières. Elles se rapprochent jusqu’à avoir lieu généralement toutes les 2 à 3 minutes. C’est à ce moment-là que vous pouvez utiliser pleinement les techniques apprises lors de vos cours de préparation à l’accouchement pour surpasser la douleur de plus en plus forte. Si vous êtes 2 pendant cet accouchement, n’hésitez pas à travailler ensemble pour soulager la douleur. Cela vous fera vous sentir soutenue et favorisera ainsi la sécrétion d’hormones et le contrôle de vos émotions.

Lors d’un accouchement physiologique, il est normal de se sentir submergée à ce moment-là. Vous pouvez avoir l’impression que vous n’y arriverez jamais, que vous perdez totalement pieds. Vous passez alors dans un état de « conscience modifiée ». Essayez de ne pas perdre de vue que chaque contraction vous rapproche de la rencontre avec votre bébé. Rester mobile et dans votre bulle vous aidera à gérer la douleur. Souvent, les mamans ne supportent plus le contact à ce moment-là du travail. Elles ont besoin de rester concentrée et de se déconnecter de l’environnement extérieur. Fermer les yeux lors des contractions, souffler ou vocaliser vous aidera à traverser chacune d’entre elles et à réussir votre accouchement naturel.

Vous avez le droit de changer d’avis

Mais si la douleur vous est insupportable ou que vous perdez totalement vos moyens, si vous vous sentez dépassée par cette douleur, il est encore possible d’avoir recours à la péridurale. Demander la péridurale lorsque vous aviez pour projet d’accoucher naturellement n’est pas un échec. Vous avez simplement atteint votre seuil de tolérance. Celui-ci est personnel et incomparable. Alors félicitations, vous êtes allée au maximum de vos capacités. Vous pouvez être fière de vous !

La phase de transition

La phase de transition est celle où votre col passera de 8 centimètres à dilatation complète, c’est à dire 10 centimètres. C’est le diamètre nécessaire au passage de la tête de votre bébé, qui va descendre pour s’engager dans le canal génital. C’est un passage qui relie votre utérus, votre col et votre vagin dans un alignement parfait. À ce stade, en plus des très fortes douleurs, vous pouvez ressentir des fortes nausées, des bourdonnements et des tremblements. La douleur est telle que le corps est mis à rude épreuve. Votre corps sait ce qu’il a à faire et est votre meilleur allié, restez concentrée et connectée à lui. Faîtes lui confiance pour réussir votre accouchement naturel.

C’est aussi la phase de désespérance, ou de décélération. Elle est souvent très courte mais c’est la plus difficile car les contractions atteignent leur niveau de douleur le plus élevé, elles peuvent durer de 60 à 90 secondes et s’espacer de quelques secondes seulement. Vous n’avez alors aucun répit et vous pouvez avoir l’impression que vous allez mourir. Ceci est tout à fait normal, la naissance est imminente, vous avez réussi.

Si vous n’avez pas encore rompu la poche des eaux, celle-ci peut se rompre à tout moment et accélérer de manière considérable votre accouchement naturel en entraînant votre bébé, comme dans un toboggan aquatique, dans le canal génital. Votre bébé est désormais prêt à naître, il est temps de pousser.

La poussée et la mise au monde du bébé

Lors d’un accouchement naturel, votre corps vous guide et vous sentez exactement quand il est temps de pousser. Une envie irrésistible de pousser vous submerge à chaque contraction, vous ne pouvez pas la contrôler. Vous pouvez choisir la position d’accouchement qui vous convient le mieux (pensez à en parler au préalable à l’équipe pour leur permettre de mieux vous accompagner dans votre choix).
Cette phase du travail est plus simple à gérer que la précédente car pousser soulage naturellement la douleur des contractions. La poussée dure de 5 minutes à 3 heures, même si la moyenne se situe entre 20 minutes et 2 heures. Chaque contraction pousse votre bébé vers la sortie. Chaque poussée fait avancer votre bébé dans le canal génital, jusqu’à ce que la tête apparaisse.

À ce moment-là, sans la péridurale, vous pouvez ressentir ce qu’on appelle le « cercle de feu ». C’est une sensation de brûlure, qui disparaîtra lorsque la tête de votre bébé sera sortie. S’en suivront les épaules, puis le reste du corps qui sortira plus facilement.

Félicitations, votre bébé est né. Il est placé sur votre poitrine en peau à peau et pour la tétée d’accueil si vous le souhaitez.
Les contractions disparaissent alors, jusqu’à celles de la délivrance.

La délivrance

La délivrance survient entre 10 minutes et 1 heure après la naissance de votre bébé. Elle correspond à l’expulsion du placenta. Les contractions réapparaissent, mais bien moins fortes que durant les phases précédentes. Celles-ci servent à décoller le placenta des parois utérines. Lors d’un accouchement naturel, il se peut que vous ne les sentiez pas en comparaison à ce que vous avez ressenti jusque là. Le placenta sort généralement avec quelques petites poussées supplémentaires. C’est aussi à ce moment-là que vous serez recousue si vous avez eu une déchirure ou une épisiotomie, après application d’un anesthésiant local.

Une fois le placenta expulsé, l’accouchement est terminé. Vous passez maintenant dans la phase de surveillance.

La surveillance

Une fois votre bébé né et le placenta expulsé, vous allez rester 2 heures au moins dans votre salle d’accouchement avant de pouvoir rejoindre votre chambre. C’est pendant ces 2 heures que l’équipe médicale vous surveillera vous et votre bébé, pour s’assurer que vous ne faites pas une hémorragie de la délivrance et que vous êtes dans un bon état général suite à l’accouchement. Votre bébé, quant à lui, devra subir quelques examens obligatoires pour vérifier qu’il est en bonne santé. Si tous les voyants sont au verts, vous pourrez rejoindre votre chambre jusqu’au jour de votre retour à la maison.

quelles sont les conditions pour prétendre à l’accouchement naturel ?

Il y a plusieurs conditions à réunir pour pouvoir faire le choix d’un accouchement naturel. Il faut déjà que la grossesse soit considérée comme « normale », c’est à dire sans complication. La future maman doit être arrivée à terme, soit à partir de 37 SA. Le travail doit quant à lui s’induire de lui-même, avant le seuil maximal de 42 SA. Au-delà, la future maman devra être déclenchée. Le placenta ne doit pas être placé devant le col de l’utérus. Le bassin doit être assez large pour laisser passer le bébé. Une grossesse gémellaire n’est pas une contre-indication à l’accouchement naturel, si et seulement si toutes les conditions sont respectées. En revanche, il est assez rare de donner naissance aux deux bébés naturellement à cause d’éventuelles complications. Les grossesses multiples de 3 bébés ou plus sont quant à elle inéligibles à l’accouchement naturel car ce sont des grossesses dites à risques.

quels sont les bénéfices d’un accouchement naturel ?

Accoucher naturellement apporte de nombreux bénéfices à la maman et au bébé. Déjà, cela permet à la maman de rester mobile pendant le travail, ce qui l’aide à gérer les contractions et à les rendre efficaces. Le travail avance généralement plus vite de cette façon. La maman ressent ce qu’il se passe et donc est plus à l’écoute de son corps. Elle peut de ce fait rester actrice de son accouchement. Le fait de ne pas recevoir de péridurale permet de récupérer plus vite et d’être sur pieds dès la sortie de la salle de naissance. L’accouchement physiologique est moins invasif car il n’y a pas de pose de sonde vésicale, ce qui permet à la maman de continuer à uriner naturellement des la naissance du bébé. Autrement dit, la mère a généralement un meilleur rétablissement, plus rapide, après un accouchement naturel.

Future maman pendant la phase de travail, debout, lors d'un accouchement naturel.

Accoucher de manière physiologique permet également de mettre toutes les chances de son côté pour démarrer l’allaitement. Les hormones sécrétées et le peau à peau direct favorisent la lactation, ainsi que le sentiment d’attachement envers son bébé au premier regard. La mère se sent moins fatiguée après un accouchement naturel, ce qui favorise la mise au sein si elle souhaite allaiter. Les douleurs en post partum sont également moins contraignantes, l’utérus se remet plus vite à sa taille initiale.

préparer son accouchement naturel

En premier lieu, il est conseillé aux mamans voulant accoucher naturellement de rédiger un projet de naissance. Ainsi, il vous sera plus simple d’exprimer vos envies au personnel de la maternité le jour de votre accouchement. Comme vous risquez de ne pas avoir les idées claires pendant votre travail, le projet de naissance vous permettra de ne rien oublier. Pensez également à bien en discuter avec la personne qui vous accompagnera ce jour-là, pour qu’elle puisse répondre à votre place si jamais vous ne savez plus ce que vous souhaitiez.
Vous pouvez y inscrire votre envie de pas avoir recours à la péridurale et de ne pas accélérer le travail de quelle façon que ce soit. Ou encore d’avoir accès à la salle nature et de rester mobile pendant le travail si cela est possible. Mais aussi demander d’avoir des lumières tamisées et une musique douce, ce qui favorise l’intimité et donc la sécrétion d’ocytocine. Pensez à ce que vous voulez vraiment, ce jour vous appartient et n’aura lieu qu’une fois, alors n’ayez pas de regrets.

Les préparations à l’accouchement

Pour préparer son corps et son mental à accoucher de façon naturelle, il existe plusieurs préparations à l’accouchement possibles, mais dont vous n’avez peut-être jamais entendu parler. Toutes les préparations ne sont pas forcément disponibles près de chez vous, donc pensez à bien vous renseigner, il y en a forcément une qui vous correspond. Pour cela, n’hésitez pas à lire la rubrique préparations à l’accouchement où tout est détaillé afin de vous aider à choisir la préparation qui vous conviendra le mieux pour réussir votre accouchement physiologique.

Un accouchement est imprévisible

N’oubliez pas qu’un accouchement reste impossible à prévoir. Vouloir accoucher naturellement ne signifie pas que cela vous sera possible le jour J. Vous pouvez cependant mettre toutes les chances de votre coté pour y parvenir, si tous les voyants sont au vert le moment venu. Pensez tout de même à l’éventualité que vous n’aurez pas l’accouchement de vos rêves. Peut-être ne supporterez-vous pas les contractions, ou aurez-vous besoin d’être déclenchée ou de partir en césarienne. Un accouchement, quel qu’il soit, reste un accouchement, aucun ne vaut plus qu’un autre, ou est plus légitime qu’un autre. Allez à votre rendez-vous anesthésiste, tout en préparant au mieux votre accouchement naturel. Ainsi vous serez prête à toutes les éventualités le jour de l’accouchement.

où accoucher naturellement ?

Vous pouvez avoir un accouchement physiologique dans toutes les maternités. Si vous en faites la demande, les sages-femmes et les auxiliaires de puériculture vous accompagneront dans votre projet à la hauteur de leurs moyens à disposition.
Certaines maternités possèdent des salles natures ou salles physiologiques, spécialement pensées pour cela. Ces salles ont souvent des ballons, une baignoire, de la musique douce, etc. Si elle est disponible lors de votre arrivée, vous pourrez y prétendre.
D’autres maternités possèdent un plateau technique. Certaines sages-femmes libérales, qui pratiquent encore des accouchements, peuvent avoir accès au plateau technique. Elle peut donc être celle qui sera là pour votre accouchement, tout en accouchant à la maternité. Cette solution peut être rassurante, car votre sage-femme qui vous connait bien aura eu l’occasion de parler avec vous de votre souhait d’accoucher naturellement et ainsi elle pourra vous accompagner à 100% dans votre projet.

Moins d’un accouchement naturel par jour, par maternité

Cependant, gardez à l’esprit que cela peut dérouter suivant le lieu de votre accouchement. En effet, les chiffres de l’ARS nous disent que 15,14% des accouchements étaient des accouchements naturels en France en 2020. Cela représente en moyenne 284 accouchements naturels par jour, sur les 1877 accouchements. Étant donné qu’il y a 478 maternités en France, cela ne fait même pas 1 accouchement naturel par jour, par maternité. On peut donc imaginer que certaines maternités de France n’en comptent que très peu sur une année. Certaines équipes n’ont donc pas l’habitude d’accompagner des femmes voulant accoucher naturellement. C’est là que le projet de naissance prend d’autant plus d’importance, afin de les informer au mieux. Ainsi, vous trouverez ensemble des solutions pour mettre en place votre projet d’accouchement naturel.

Vous pouvez aussi choisir l’accouchement à domicile. Si celui-ci est aussi un accouchement naturel, sa préparation, ses conditions et les choses à savoir sont totalement différents. Si cela vous intéresse, je vous invite à consulter l’article dédié à l’accouchement à domicile (AAD).

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